Une journée à Falaise

Avant de poursuivre notre périple à la découverte de Naples, je vous propose une petite halte, dans un village bien de chez nous, en Normandie, à Falaise.

Cette ville, située plus précisément dans le Calvados (14), est le berceau d'une figure historique : Guillaume II de Normandie, dit Guillaume le Conquérant, né ici aux alentours de 1027 (oui, il y a près de 1 000 ans !).

Avant de visiter son château, je vous propose une petite visite surprise dans l'un des musées du village : le Musée des Automates. 

Il existe plusieurs musées d'automates en France, mais celui-ci expose principalement des automates des vitrines de grands magasins parisiens des années 20 aux années 50.

Dès l'entrée, un film de 3 minutes raconte la réémergence, au début du 20ème siècle, puis le succès populaire des automates d'abord publicitaires,

L'ours pastille (1910) vantant les mérites des pastilles pour la gorge

puis d'agrément dans les vitrines des grands magasins parisiens.

Nous pouvons ensuite découvrir un atelier d'époque. Les différentes étapes pour fabriquer les automates sont expliquées : "Trois mois de travail pour deux minutes de sourire d'enfants ...", la formule est de Gaston Decamps dont de nombreuses créations sont exposées :

    

    

Enfin, une rue fictive est reconstituée, avec ses vitrines d'époque :

Vitrine de Noël de grand magasin parisien reconstitué en hommage du couronnement de la reine Elisabeth II, la même année.

Si vous avez gardé votre âme d'enfant/ou connu les vitrines de cette période, la féérie des reconstitutions vous enchantera.

La visite est rapide (à peine 45mn) mais un arrêt à la boutique de souvenirs "à l'ancienne" rallongera la durée. L'entrée est à 7 € (il existe des pass famille).

En ce moment, il y a une exposition sur les "Illustres Normands" (jusqu'au 14/9/14) et un jeu-énigme Cluedo (jusqu'au 31/8/14).

Midi et demi sonne déjà ! Pas de panique, dès la sortie du musée, vous avancez de quelques pas et vous voici arrivés à la Fine Fourchette, restaurant gastronomique, situé au 52 rue Georges Clémenceau. Les avis sur internet étaient assez mitigés mais nous avions décidé de laisser sa chance à ce restaurant et nous n'avons pas été déçus (aucune ironie) : nous avons choisi le menu "Retour du Petit Marché" à 18,50 €. Nous gardons un très bon souvenir en particulier de la terrine de lapin (énooorme tranche de pressé de lapin), de la gigolette de canard, de la tarte tatin -s'il ne fallait en sauver qu'un, je choisirai cette dernière !!- et le digestif maison. L'ambiance est assez classieuse, avec nappes blanches, serviettes en tissu et housses sur les chaises. Le seul défaut, s'il faut en trouver un, c'est le service un peu long (mais il n'était que deux serveurs - dont la patronne) en salle. Accueil très gentil. Le restaurant a remporté des prix pour ses plats de homard -que nous n'avons pas essayés.

Une petite balade digestive nous permet de rejoindre à pied le château de Falaise.

Bon, du château de l'époque, il ne reste pas grand chose. Par ailleurs, vous serez peut-être surpris par la restauration de l'entrée du château : les architectes modernes ne pouvant légalement plus faire du "faux ancien" (voir note en bas de texte), ils doivent trouver des parades pour ne pas trop dénaturer le monument, sans toutefois "refaire" à l'ancienne les parties manquantes ou alors, tout au contraire, osent des partis pris parfois assez .... déroutants.

L'architecte Bruno Decaris a pris le parti de refaire l'entrée... en béton, matériau qui n'était pas utilisé à l'époque.

Vous pouvez choisir de faire la visite avec une tablette tactile qui vous est remise à l'entrée du château et qui reconstitue en virtuel, les pièces du château où vous vous trouvez ou alors suivre la visite guidée - comme nous l'avons fait (Anaïs, excellente guide). Les visites ont lieu tous les jours à 10h30, 15h30 et 17h. Visite en anglais à 14h.

Des animations ont lieu toute l'année et nous avons eu la bonne idée de visiter le château, un jour où une animation "Pâtisserie médiévale" était proposée :). Nous avons donc fait la connaissance d'une jeune femme spécialisée dans le domaine, Camille Lelièvre, qui nous a apportés de nombreuses informations sur le sujet, avec une passion très contagieuse. Je vous conseille la visite de son site, la Fleur des Délices ; ses créations font baver d'envie devant l'écran. Pour le moment, pas de commandes via internet mais il me semble qu'elle livre dans la région caennaise et qu'elle soit présente sur le marché Duroy de Caen (voir son actu sur Facebook). Par ailleurs, elle organise également des soirées "causeries" sur l'histoire de la pâtisserie, en costume d'époque, pour les particuliers et les entreprises.

Château de Falaise : entrée 7 €, tarifs préfententiels en présentant votre billet du Musée des Automates - la visite guidée est comprise dans le prix du billet. Ouvert tlj de 10h à 19h.

Si le sujet "Guillaume le Conquérant" vous intéresse, vous pouvez faire un tour à l'Abbaye aux Hommes à Caen, où il a été inhumé et à Bayeux où se trouve la fameuse et très impressionnante tapisserie qui raconte l'histoire de la bataille d'Angleterre dont Guillaume a été le protagoniste.

             

Buste de Guillaume le Conquérant par Louis Rochet (1850), exposé à l'entrée du château, près de l'espace billetterie-boutique

et pour finir, quelques photos de la très émouvante église de la Trinité (env. XIème siècle) qui se trouve pas très loin du château et qui est classée parmi les Monuments historiques de France depuis 1889 :

NOTE

Le faux ancien : "Conformément à la charte de Venise de 1965, les interventions de l’architecte destinées à remplacer les parties manquantes mettent en oeuvre des techniques et des matériaux modernes. Il s’agit avant tout d’éviter au public de faire la confusion entre l’architecture ancienne et la nouvelle restauration" (extrait du site du château de Falaise).

Aujourd'hui, les architectes ne peuvent donc pas restaurer un monument ancien avec les matériaux et "à la mode" de l'époque pour ne pas induire les visiteurs dans le doute et l'erreur et pour donc bien différencier les vestiges anciens des restaurations modernes.