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27 février 2014

Un p'tit tour à Montmartre ...

... ça vous dit ?

En cette période de vacances scolaires parisiennes, l'occasion est belle : il pleut, les Parisiens sont à la montagne et Montmartre, c'est pas Disneyland, les gosses ne sont pas légion. J'ai une fille de 6 ans qui aime bien marcher et découvrir de nouveaux endroits - elle n'était jamais allée à Montmartre. Cette visite sera donc "touristique". Donc si vous connaissez plutôt bien le coin, elle ne vous fera rien découvrir. En revanche, si vous n'êtes jamais passés dans le coin ou ne connaissez pas bien, la balade peut vous plaire et même être instructive.

Armée d'une balade-mystère (dégotée sur l'excellent site Paris le nez en l'air, qui propose des visites dans tous les arrondissements de Paris, à coups d'énigmes) et d'un sac à dos de survie (je vous ferai plus tard ma suggestion du SAC A DOS DE SURVIE IDEAL quand on part en vadrouille avec des enfants et qu'on veut assurer à leurs yeux mais pas se niqu.. complètement le dos), nous sommes donc parties à la découverte de ce "Mont des Martyrs".

L'odyssée a pour point de départ l'arrêt de métro Lamarck Caulaincourt (Ligne 12). Cela évite la montée des marches jusqu'au Sacré Coeur -mais prive aussi de la montée via le funiculaire... une prochaine fois ! En sortant du métro, nous sommes déjà à une belle hauteur, nous découvrons Paris, juste en face de nous. A noter, pour sortir du métro, prenez l'ascenseur, sinon, vous êtes partis pour une belle grimpette par des escaliers en colimaçon de plusieurs étages.

Détour par le cimetière Saint Vincent, havre de paix (forcément ! le contraire serait effrayant). Ce cimetière ouvert en 1831 recueille de nombreux artistes ayant vécu dans le coin : Marcel Aymé (fameux conteur, nous y reviendrons), Alexandre Steinlen (illustrateur qui s'est fait connaître, entre autres, par ses dessins de chats et son affiche pour la Tournée du Chat noir, mondialement connue et devenue l'un des symboles de Montmartre), Maurice Utrillo, entre autres. On se sent loin de la frénésie parisienne...

Sacré coeur- vue du Cimetière St Vincent 

Une partie du Sacré Coeur, vu du cimetière Saint Vincent

2 Vitrail cimetière St Vincent 

Vitrail - Cimetière Saint Vincent

3 La Renaissance Cimetière St Vincent 

Renaissance - Cimetière Saint Vincent

En sortant du cimetière, rendez-vous au 4 de la place Constantin Pecqueur, vous y trouverez une jolie librairie, spécialisée dans la littérature Jeunesse (mais pas que !) : l'Attrape-Coeurs. La libraire très gentille saura vous conseiller.

Prenez à gauche la rue Saint Vincent, du nom du patron des vignerons. Et ce n'est pas un hasard de découvrir un peu plus loin, les fameuses vignes de Montmartre.

Les_Vignes_St_Vincent

Elles ont été plantées en 1932, occupent 1 556 m2 et se composent en majorité de ceps de Gamay et quelques pieds de Pinot, Sauvignon et Riesling. Tous les ans, début octobre, la Fête des Vendanges célèbre le Clos pendant 5 jours de festivités.

Juste en face, 22 rue des Saules, vous découvrez le Lapin Agile (déformation du nom "Lapin à Gil", Gil étant le dessinateur du lapin que vous voyez sur la façade).

Le_Lapin_Agile

Cet cabaret, qui a vu défiler Picasso (qui paya un de ses repas avec l'un de ses Arlequins qui valent aujourd'hui plusieurs millions), Cendrars, Nougaro et de nombreux autres artistes, a conservé sa fonction première : aujourd'hui l'endroit propose un "spectacle-boissons" à 28 € (pas de restauration sur place). Vous trouverez l'histoire complète de ce lieu ici.

Continuez sur la rue Saint Vincent. Puis prenez la rue de la Bonne, qui doit son nom à une antique fontaine qui alimentait les habitants du village de Montmartre. Si vous le souhaitez, faites une pause au Parc de la Turlure (pas de calembour svp :)- du nom d'un ancien moulin qui se situait ici- qui donne sur le Sacré Coeur.

Sacr__coeur_2

Le petit amphithéâtre situé à l'intérieur du parc a été baptisé du nom de Marcel Bleustein-Blanchet ; le square est alors parfois appelé square Bleustein-Blanchet (créateur de la fameuse agence de pub Publicis). Une (toute) petite aire de jeux permet à la Poulette de se défouler quelques instants.

Sortez du Parc puis empruntez la rue du Chevalier de la Barre, du nom de ce jeune homme torturé et défendu par Voltaire, dans son Dictionnaire philosophique à l'item Torture : "Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d'un lieutenant général des armées, jeune homme de beaucoup d'esprit et d'une grande espérance, mais ayant toute l'étourderie d'une jeunesse effrénée, fut convaincu d'avoir chanté des chansons impies, et même d'avoir passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d'Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent, non seulement qu'on lui arrachât la langue, qu'on lui coupât la main, et qu'on brûlât son corps à petit feu ; mais ils l'appliquèrent encore à la torture pour savoir combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête."

(Voyons, rappelez-vous, c'était un texte présenté au bac de français !! ;)

Faites le tour du Sacré Coeur, jusqu'à arriver en face. Vue imprenable sur Paris. Pause photos obligée :)

Si vous souhaitez connaître l'histoire du Sacré Coeur en long, en large et en travers, Wiki est très fort sur ce coup  !

Sinon, si vous voulez juste le digest, sachez que cette basilique a été bâtie pour expier les crimes de la Commune de Paris. La construction, financée uniquement par des dons de particuliers, dura de 1875 à 1914 ! Des hommes et des femmes s'y relaient 24/24 pour prier ; des lits sont à leur disposition, pour se reposer entre deux égrenages de chapelets.

Dirigez vers la rue Eleuthère, du nom d'un des martyrs qui fut décapité avec Saint Denis. N'oubliez de saluer la statue du Chevalier de la Barre, au passage.

A votre droite, l'église Saint Pierre et devant vous, la place du Tertre et ses peintres, plus ou moins talentueux :

Place_du_Tertre

Nous avons trouvé le prochain cadeau d'anniversaire de la Poulette : elle veut son portrait, mais pas "le déformé" (comprendre = les caricatures ne plaisent pas aux enfants, tssss 'manquent d'auto dérision, à cet âge-là !)

Notez le Syndicat d'initiative de Montmartre, sur cette même place ; l'accueil est sympathique et de nombreux prospectus touristiques sont à votre disposition. Si vous cherchez un hôtel, un restaurant ou une visite guidée, ils sauront vous répondre.

Vous pouvez ensuite rendre hommage à Poulbot et ses gamins de Paris en empruntant la rue baptisée en son honneur :

 

Empruntez le début de la rue du Mont Cenis. Passez devant le restaurant Les Coulisses, où le couple infernal mère-fils Suzanne Valadon-Maurice Utrillo venait déjeuner. Puis tournez rue Saint Rustique, du nom du dernier membre du trio à se faire décapiter (question pour savoir si vous m'avez bien suivie jusque-là, qui étaient les deux autres membres, uhuhuh sans jeu de mot ?). Petit havre de tranquillité, loin de l'agitation mercantile de la rue du Mont Cenis. Cette rue est devenue la 1ère rue complètement piétonne de Paris en 1973. En bas de cette rue, vous découvrez le restaurant La Bonne Franquette, dont le jardin servit de modèle pour le tableau la Guinguette de Van Gogh (1886) :

balades_Paris_2014_049  

Je n'y ai pas déjeuné mais l'annonce des plats sur la carte m'a alléchée et les commentaires sur TripAdvisor sont globalement bons.

Prenez ensuite la rue des Saules, puis tournez à droite, rue Cortot. je vous conseille un arrêt au 12 de la rue : se trouve le Musée Montmartre et les jardins Renoir. Vous entrez par la boutique (où se trouve plein de petites choses jolies en rapport avec le coin mais hors de prix - accueil très sympathique). Billet à 9 € (audioguide compris), gratuit pour les enfants. Vous ressortez de la boutique par une autre porte et là, vous débarquez au pays du rêve : un joli petit jardin encercle une belle maison bourgeoise de plusieurs étages.

Renoir y a peint ses plus célèbres tableaux, dans l'ordre, le Bal du Moulin de la Galette qui se trouve à deux pas, le Jardin de la rue Cortot et la Balançoire :

Jardin_Renoir___mus_e_Montmartre

A l'arrière du Musée, superbe vue plongeante sur les vignes et Paris. L'endroit est paisible, on s'y sent bien.

A l'intérieur du Musée, il y a un peu de tout : les origines du cabaret du Chat Noir, les chats de Steinlen, une affiche du Lapin Agile, l'histoire de la Commune de Paris, du French Cancan, pour finir sur une maquette des lieux marquants de Montmartre... Bref tout l'esprit du coin regroupé sur 3 étages. La visite dure environ 3/4h, voire 1h si l'on écoute tous les textes de l'audio guide. Je dois avouer que ma fille de 6 ans a apprécié quelques passages (elle s'est passé une dizaine de fois la musique du French Cancan qui, soit dit en passant est en fait extrait de l'opéra-bouffe d'Offenbach, Morphée aux enfers, dans le casque) mais globalement, je pense qu'un enfant préférera s'époumoner dans les jardins que visiter le Musée.

Une fois sorti du musée, rebroussez chemin. A l'angle de la rue Cortot et de la rue de l'Abreuvoir, vous découvrez une petite maison rose, qui fut celle de Maurice Utrillo et de sa malade de mère Suzanne Valadon :

La Maison rose Utrillo

Prenez la rue de Norvins. Au numéro 22 bis, se trouve la Folie Sandrin, qui désignait à l'époque une belle demeure de villégiature, où l'on aimait se retirer à l'abri du bruit et de l'agitation de la ville. Cette maison a pris un tout autre sens avec l'arrivée du docteur Blanche en 1820 qui y créa un asile de fous. Gounod, Maupassant, Théo Van Gogh seront ses patients, ainsi que Gérard de Nerval qui promenait un homard au bout d'une laisse dans les rues de Montmartre.

Au bout de la rue, un passe muraille semble sortir du mur : il a fait peur à la Poulette... c'est vrai qu'il est assez criant de vérité... (nooooon, j'ai pas eu peur !!)

Passe_Muraille_2

Il s'agit d'une représentation de Marcel Aymé, auteur de l'excellente nouvelle le Passe Muraille, en Garou-Garou, héros de la nouvelle. Cette nouvelle raconte l'histoire de M. Dutilleul, "un excellent homme qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un binocle, une petite barbiche noire et il était employé de troisième classe au ministère de l'Enregistrement". En hiver, il se rendait à son bureau par l'autobus, et, à la belle saison, il faisait le trajet à pied, sous son chapeau melon. Dutilleul venait d'entrer dans sa quarante-troisième année lorsqu'il eut la révélation de son pouvoir...". Bien entendu, tout ne va pas se passer aussi facilement que prévu ... La sculpture date de 1989 et a été réalisée par Jean Marais. Elle est située devant l'immeuble dans lequel a résidé Marcel Aymé.

Prenez l'impasse Girardon, juste en face et entrez dans le square. Devant le boulodrome, on retrouve le saint sans tête... Saint Denis qui, selon la légende, une fois décapité, se releva, prit sa tête entre ses mains et reprit sa route vers le nord de Paris, où il finit par s'écrouler, à l'emplacement actuelle de la Basilique Saint Denis. Sortez après le boulodrome. Continuez la rue Girardon. Vous arrivez place Dalida. La star a habité de nombreuses années à Montmartre. Un buste lui rend hommage. 

dalila

Et là, je vous mets en tête :

"Sur une plage il y avait une belle fille
Qui avait peur d'aller prendre son bain
Elle craignait de quitter sa cabine
Elle tremblait de montrer au voisin
Un deux trois elle tremblait de montrer quoi ?"

et reprenez avec moi, tous en choeur :

"Son petit itsi bitsi tini ouini, tout petit, petit, bikini
Qu'elle mettait pour la première fois
Un itsi bitsi tini ouini, tout petit, petit, bikini
Un bikini rouge et jaune à p'tits pois
Un deux trois voilà ce qu'il arriva..."

Prenez la rue de l'Abreuvoir ; vous apercevez le plus grand maquis de Montmartre sur votre droite.

Prenez la rue des Saules, en direction du Lapin Agile. Passez devant. Vous arrivez au croisement de la rue des Saules et la rue Caulaincourt. Tournez à droite rue Lamarck, arrêtez vous au numéro 37 et allez prendre un chocolat chaud au Comptoir des Belettes, un café rétro, tant par la déco que par l'ambiance musicale. On s'y sent comme à la maison de Mamie et c'est réconfortant ! Et c'est là que nos chemins se séparent (provisoirement) ...

 

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